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Notre quotidien en 2100

publié le 17 novembre 2024,
par Camille Le Gac

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Laboratoire du littoral - Bessin

Notre quotidien en 2100

Jeudi soir c’était atelier éco-fiction !

Un atelier collectif pour imaginer et projeter le devenir du littoral dans le temps long, face aux risques naturels. Après un rapide regard en arrière, à la recherches des changements environnementaux, politiques, sociologiques, technologiques.... des 80 dernieres années en France et spécifiquement à Asnelles et St-Côme, nous nous sommes projetés dans le futur, en 2100.

Nous avons ensuite lu un texte fictif, basé sur les projections du GIEC, décrivant le Bessin les communes dans ce futur (cf article "La Normandie et le Bessin en 2100"), pour plonger les habitant.es dans l’atmosphère des années à venir. Puis, les participant.es étaient invité.es à décrire leurs quotidiens dans ce monde nouveau, vous trouverez ci-joint les récits fictifs écrits par nos participant.es.

“ Je me déplace majoritairement à pied sur la côte, avec mes bottes et mon pantalon étanche. Heureusement, je m’y prépare depuis de nombreuses années parce que j’habite en zone submersible. Alors, j’ai pris l’habitude de garer la voiture en hauteur dans le centre historique d’Asnelles, il est vraiment plus compliqué de se déplacer en voiture avec toute cette eau imprévisible et on n’a plus les moyens. Un réseau de covoiturage structurant à l’échelle de la région est en place depuis de nombreuses années, cela me permet d’aller travailler à Bayeux. Les événements ont renforcé la solidarité et l’entraide entre les voisins d’Asnelles et de St-Côme ; on fait donc beaucoup de covoiturage ensemble. Un système de taxi collectif est aussi mis en place pour aller à Courseulles. Il est flottant comme à Venise, avec des barques, gondoles, vaporetto tout le long de la plage. “

“ Je me réveille tout juste les pieds dans l’eau, car par chance, j’habite dans les hauteurs d’Asnelles. Je prépare le repas. Pas de coquille Saint-Jacques, car les eaux sont trop chaudes, pas beaucoup de poissons, car il y a souvent du mercure dans l’eau et pas de carotte, car il y a de l’eau saline dans les sols. Je vais faire un passage chez le pêcheur, voir ce qu’il y a. On ne sait plus prévoir ce qu’il y a sur les étals, aujourd’hui par exemple, c’est Barracuda. Il n’est pas simple de se faire à manger en 2100. Pour me nourrir de manière locale, j’ai appris à faire du pain avec ce que je trouve dans le coin, et j’ai dressé des cormorans pour la pêche comme au Vietnam. Je m’ouvre une bouteille de vin local, il y a de la vigne à Saint-Pierre-sur-Dives, et à Ver-sur-Mer en 2100. J’ai d’ailleurs installé de nouvelles plantations dans le jardin, adaptées au nouveau climat, fini les pommes, place aux raisins et fruits plus exotiques. “

“ J’ai déménagé à Bayeux pour être à l’abri des submersions, mais je vais voir la mer régulièrement, car je suis attaché émotionnellement à Asnelles. Le paysage à beaucoup changé, déjà, il y a de nombreuses fleurs dans la rue, car la saison d’hiver est plus douce. Les oies et les canards ne descendent plus du nord, car il fait trop chaud, les oiseaux migrateurs ont disparu, mais les palombes sont restées en Normandie. Je vais faire une sieste, mais pas au soleil, car il fait trop chaud et les rayons sont trop forts. C’est une journée de grande marée, mais la mer est calme, le spectacle est impressionnant. Il n’y a plus de lotissement en bas de St-Côme, et la Baraka n’existe plus, à la place, il y a désormais un grand marais qui accueille les oiseaux, et la passerelle du Débarquement flotte désormais et sert de perchoirs pour les oiseaux. J’hésite à aller me baigner, mais la mer est très polluée en 2100. ”

“ Comme en 2024, quand il y a une tempête, je vais voir la mer, c’est toujours impressionnant d’aller admirer le spectacle des grandes marées et de faire une balade pour voir les dégâts des tempêtes. On ne peut plus comparer les photos avec celles des années 2000, les référentiels sont trop différents, mais cela donne un nouveau stock de photos. Aujourd’hui, il y a des creux de 7 m au large. Est-ce que les éoliennes ont résisté cette fois-ci ? ”

“ Ma maison à Asnelles est une résidence secondaire et je m’adapte au climat. Quand il fait 40° en Savoie, je viens à Asnelles pour me mettre au frais, je fonctionne comme cela depuis 2020. Pour me loger, j’ai dû déménager de ma maison en première ligne, et habite désormais une maison un peu dans les terres, mais peu m’importe, je n’ai pas besoin d’avoir la mer au pied de ma maison, je m’adapte ! Nous avons été obligés de revoir le circuit pour la promenade, on patauge parfois dans les marais, c’est désagréable, et le chemin sec est de plus en plus compliqué à trouver.”

Des témoignages parfois tristes, joyeux, poétiques, pragmatiques, réveurs... qui vont servir à alimenter nos imaginaires.
Vous aussi venez particper à nos ateliers !

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