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Bassin de Caen, quel futurs ?

Résidence 2025

laboratoire des territoires - résidences

Bassin de Caen, quel futurs ?

Eugénie Chavanes, Garance Jacqmin, Sarah Le Guellec et Chiara Tomat, forment le collectif Herbes Rouges, qui explorera les futurs de l’Orne et de sa vallée. Il proposera plusieurs scénarios prospectifs sur différents sites du Bassin de Caen. Les réflexions, les récits et productions graphiques situées de cette résidence, sortes de cartes postales du futur, seront conçues pour être adressées au plus grand nombre et à tous les âges.
Il s’agira d’ouvrir les imaginaires, de rendre visible des possibles, et de bâtir une culture architecturale commune qui accompagne l’émergence d’un avenir bio-régional.

Le collectif Herbes Rouges

● À la sortie de l’école d’architecture, six amies, dont Eugénie, Garance, Sarah et Chiara, se sont constituées en collectif. Cette amitié est la première composante du groupe, une force politique et une façon de vivre ouvrant d’autres perspectives d’organisation de nos sociétés. Cette volonté de faire ensemble est aussi stimulée d’interrogations et d’une forme de stupéfaction face à la responsabilité des bâtisseuses et bâtisseurs dans les désastres environnementaux. Ainsi, ce collectif désire enquêter sur ces dérives et sur de nouvelles pratiques réjouissantes et militantes pour participer à l’émergence de sociétés divergentes et tenter de provoquer des rencontres, des pensées et des gestes pour imaginer d’autres manières de faire. Ce sont ces envies qui ont mené à la fondation d’un collectif éditorial hébergé par La Criée, maison d’édition à Nantes, pour produire et publier des enquêtes collectives, sensibles et situées, investiguant des territoires habités et mouvementés.

● Le parcours d’Eugénie Chavanes a l’ENSA Paris-Belleville est ponctué de voyages qui l’amène à adopter une approche sensible des territoires et des paysages. Cette démarche se prolonge post-diplôme au sein de l’agence Les Marneurs, afin prendre la mesure des ressources et de reconsidérer les manières de consommer.

● Au cours de ses études d’architecture, Garance Jacqmin cherche à explorer des postures d’architectes politisés. Aujourd’hui gravitant en région parisienne, elle tend à trouver un équilibre entre l’apprentissage de gestes et de pratiques liées aux chantiers de construction et la mise en récits graphiques de territoires en luttes.

● Les six années d’études de Sarah Le Guellec à l’ENSA Paris-Belleville sont ponctuées de cours en BTP au CNAM ainsi que d’expériences à l’étranger et ailleurs en France. Après ses études, elle décide de s’installer à Nantes et d’approfondir son expérience en agence afin de comprendre les rouages de la fabrique du projet.

● À l’issue de ses études, Chiara Tomat choisit de travailler en tant qu’indépendante, afin de partager son temps entre le suivi de chantiers de rénovation et ses
projets personnels. Cet apprentissage lui permet d’apprendre directement sur le terrain, en collaborant avec les entreprises du BTP et en se confrontant aux réalités pratiques et aux savoirs-faire.

Le projet

Le collectif Herbes Rouges lauréat de cette résidence, composé 4 jeunes architectes, va explorer à l’automne 2025 le futur du bassin de Caen, son unité bio-régionale, sa résilience et son urbanité, à travers l’enquête et le dessin.

« La proposition d’une résidence à Caen nous réjouit en tant que jeune collectif, comme une occasion de trouver un temps de fédération et d’immersion dans un territoire donné. L’idée d’enquêtes territoriales et d’imagination de possibles désirables, résonne avec nos travaux actuels et les pistes de réflexion que nous essayons de mettre en place au sein du collectif. Cette résidence nous permettra de découvrir un territoire et d’y confronter une méthode et une manière d’enquêter qui nous est propre, à des expériences et des organisations déjà présentes sur place. »

Habiter un même bassin versant comme unité bio-régionale
Nous pouvons faire le constat que les limites et les caractéristiques d’un territoire sont trop souvent fixées par un découpage administratif ou quelques reliefs géographiques, souvent inadéquats face aux enjeux écologiques actuels. Une approche bio-régionale fondée sur les caractéristiques écologiques, sociales et vivantes des territoires serait à privilégier. Cette vision permettrait de repenser l’aménagement du territoire de manière plus durable et collective, en valorisant les continuités écologiques et les bassins versants comme celui de l’Orne. Face à l’urbanisation croissante de l’agglomération de Caen et à l’artificialisation des sols, il est utile de souligner l’importance des lieux intermédiaires aux lisières parfois moins définies, plus souples, qui peuvent servir de modèles de résilience et de diversité et qui sont capables d’assurer des fonctions écologiques essentielles et d’inspirer de nouvelles façons d’habiter et de faire société. En ce sens, le processus naturel de La Prairie de Caen, en bord de l’Orne, semble être une référence intéressante.

Urbanités résilientes
Les résidentes proposent d’observer comment le territoire réagit aux bouleversements climatiques, en valorisant la réactivation de lieux figés et marqués par l’héritage industriel. Elles s’intéressent aux cicatrices laissées par l’extraction de ressources et la mécanisation, visibles dans les infrastructures abandonnées et la dégradation écologique. Face à cela, elles suggèrent de repenser le bâti existant pour l’adapter aux urgences climatiques et sociales. À travers une cartographie des initiatives locales à Caen, elles souhaitent mettre en lumière des pratiques alternatives et inventer, à partir d’elles, de nouveaux récits urbains et sociaux, porteurs d’espoir et de résilience.

« Ces deux axes - entre territoire bio-régional et urbanités résilientes - viennent ainsi proposer des façons d’observer et de se situer dans un territoire, afin de s’extraire de logiques anthropocentrées, tout en envisageant des possibilités de mutation et d’adaptation de nombreuses choses héritées. Nous croyons à la force du groupe comme multitude d’initiatives localisées et engagées pour un démantèlement collectif du système productiviste ! »


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